Intervention de la NÉFAC publiée dans le numéro 18 de Cause commune
http://www.nefac.net/
La mobilisation étudiante de l’automne ne fut pas le succès escompté.
Voulant contrer le dégel des frais de scolarité camouflé par une réforme de l’aide financière aux études, les étudiants et les étudiantes progressistes, regroupé.e.s principalement autour de l’Association pour une Solidarité Syndicale Étudiante (ASSÉ), ont eu de la difficulté à avoir des votes de grèves majoritaires. Le plancher de 7 associations étudiantes requis pour démarrer la grève n’a pas été atteint. Tout de même, le module d’anthropologie de l’Université Laval, voyant la nécessité de s’opposer aux mesures gouvernementales, ainsi que quelques associations étudiantes de l’UQAM, aux prises avec une crise financière aiguë, ont déclenché la grève générale illimitée.
La contestation ne s’est pas circonscrite à la grève: semaine d’éducation populaire à l’UQAM (où la NEFAC-Montréal a par ailleurs donné un atelier), perturbations économiques et politiques, actions de sensibilisation, manifestation nationale. Au plus fort de la mobilisation, 58 000 personnes étaient en grève (plusieurs pour une journée, d’autres pour quelques jours ou en grève illimitée). Les services policiers s’en sont donné à coeur joie avec la répression partout en région tout au long de la session: arrestations à Drummondville, à Sherbrooke, à l’UQAM ainsi que la nuit du «mardi de la matraque» au Vieux-Montréal le 13 novembre alors que le bed-in est sauvagement réprimé.
Malgré le mauvais temps, il y avait le 15 novembre dernier environ 2 000 personnes dans les rues de Montréal pour la manifestation nationale de l’ASSÉ. Une semaine plus tard, la manifestation des Fédérations étudiantes regroupait tout au plus 800 personnes, démontrant la force de mobilisation et les revendications plus populaires de l’ASSÉ. Un contingent «gratuité scolaire» a par ailleurs été formé pour la manifestation des Fédérations afin de sensibiliser la population étudiante à la nécessité d’intégrer une analyse globale des enjeux en éducation: tous et toutes doivent pouvoir étudier au niveau post-secondaire, peu importe les moyens financiers du noyau familial.
La NEFAC a participé activement aux manifestations et perturbations de la session; et encore plus la frange de ses membres qui sont encore aux études. Conférences, affichage, appui aux actions, distribution d’un Cause Commune Express sur la grève étudiante, assemblée publique pour lancer une invitation large au mouvement libertaire à participer au mouvement social de contestation qui se préparait à l’automne: plusieurs initiatives qui, espérons, ont diffusé davantage l’analyse libertaire dans le mouvement en ébullition.
Pour ce que nous en savons, le gouvernement devrait toujours avoir le mouvement étudiant dans les pattes dans les prochains mois. Un plan d’action chargé est au calendrier de l’ASSÉ. À l’UQAM, plusieurs associations étudiantes se sont données rendez-vous pour un second vote sur la grève générale illimitée. De nombreux cégeps prévoient aussi un 2e vote sur la question. Dans tous les cas, les étudiantes et les étudiants sont en colère et veulent faire monter la pression en perturbant l’économie et les institutions politiques. Vous risquez d’en réentendre parler sous peu!
Pour s’informer:
http://www.asse-solidarite.qc.ca
Interventions libertaires:
http://www.nefac.net/mvtetudiant