****Edit***: Pour les débats qui ne concerne pas directement les bourses pour permanent-e-s élu-e-s, peut-être pourrions-nous les rediriger ici: http://forums.asse-solidarite.qc.ca/viewtopic.php?t=2313
complete1993 a écrit:Il est possible de faire des changements sociaux par les pressions d'un mouvement en effet. Mais la façon de changer le monde demeure-t-elle toujours la confrontation ? Le changement social s'inscrit dans une logique de vision globale et non seulement des frais de scolarité. C'est un projet de société que l'on doit proposer et ce projet demeure vague car pour atteindre cette vision, il faut passer par deux possibilités soit la révolution qui implique de renverser l'ordre établi ou une élection qui implique de convaincre plus de monde. On peut toujours descendre dans la rue à chaque attaque du gouvernement mais ce n'est pas tellement constructif si on se déresponsabilise de l'ensemble du problème sociétale en y allant à la pièce et en s'inscrivant toujours contre quelque chose.
En fait, c'est tout à fait normal dans un principe d'opposition que les organisations des mouvements sociaux "profitent" d'une situation concrète pour défendre une ou des positions qui s'inscrivent dans un projet de société total. Toutefois, je suis bien d'accord avec toi que les réformes réclâmées (ou une tentative de les imposer) ne sont pas une fin en soi, dans une perspective de changement social. C'est d'ailleurs pourquoi des gens défendent des positions et actions plus radicales et considère que le mouvement étudiant et autre mouvements sociaux ne doivent pas être déconnectés entre eux et avec un projet de changer la société plus large.
Cela réconforte des gens comme monsieur S qui ne croit pas en l'État car l'ASSÉ demeure, sur le plan idéologique, au même diapason que sa pensée profonde. Moi je crois en l'État et je crois qu'il faut tout simplement commencer à mobiliser une génération autour d'un véritable projet social et ainsi le proposer à la population. C'est un peu faible de notre part de se servir de la rue à chaque désaccord, ayons le courage de se "mouiller" quant à l'avenir de notre société et pour cela, on devra définir si oui ou non on croit en l'État.
L'ASSÉ n'est malheureusement pas pour moi ou même diapason que ma pensée profonde. Mais entre elle et les fédérations, j'avoues que j'ai une préférence...
Je ne te connais ni d'Eve ni d'Adam (référence biblique venant de mon passé religio-colonial) mais j'ai pu percevoir dans la lecture de certains de tes messages que tu es contre l'État et le principe de démocratie représentative. J'ai donc cru de le relever mais si ce sont des niaiseries et que tu crois en la mission de l'État, pas de problème, ce fût une erreur d'analyse ! Je suis un peu le Yvon Pedneault de la politique, je me trompe souvent !
Tu ne trompe pas en ce qui a trait au rejet de l'État, que je ne considère effectivement pas démocratique dans le réel, seulement dans l'idéel. Je ne crois pas non plus dans les élections comme stratégie de changement social, a) la sphère publique étant occupée presque en totalité par des médias bourgeois qui publicisent sans cesse l'ordre établi; b)et l'utilisation des mécanismes politiques "légitimes" de cet État ne font que consolider l'existence de cette dernière.
Cela dit, ce que je qualifiais de niaiseries, c'est justement le jugement de valeur qui voulait que quiconque défend des idées révolutionnaires n'est pas sérieux-euses et n'est qu'un-e vulgaire opportuniste. Si je défends l'idée que les revendications, actions et structure de l'ensemble des mouvements sociaux doivent s'orienter dans une perspective de changement social en profondeur dans les débats (dont en AG), c'est parce que je crois que la fragmentation et la compartimentation des mouvements sociaux (et de leurs luttes) et les réformes qui peuvent en découler ne font que mener à un éternel recommencement tant et aussi longtemps que l'ordre actuel n'est pas renversé. Si personne d'autre ne partage cette idée et la trouve déconnectée, soit. Si le contexte change et que la tendance vient à s'y prêter, ben elle fera partie du débat et pourrait devenir majoritaire. J'ai du mal à comprendre en quoi l'idée de défendre une vision plus profonde ou plus radicale des luttes sociales soit un problème en soi, dans le contexte d'organisations démocratiques que sont les associations étudiantes...
Le débat réfo/révolutionnaire doit se terminer au profit de la social-démocratie? Et tu trouves que cette position est moins "idéologique"? Allons...
Quel est la dernière fois que l'ASSÉ a rencontré le gouvernement ? A-t-elle ne serait-ce qu'une seule fois rencontré le gouvernement avant la lutte de cet automne ? Si oui, je ne savais pas que l'ASSÉ était réformiste et croyait à sa capacité de convaincre le gouvernement actuel de continuer dans la voie du gel des frais de scolarité. Si le gouvernement québécois avait continué avec le gel des frais, aurions-nous eu une grève cet automne ? Probablement pas. Pourtant, les revendications de l'ASSÉ, très légitime et je les partage, n'avaient pratiquement rien à voir avec le maintien du gel des frais de scolarité.
Donc, si je comprends bien, c'est que tu trouves qu'il y a déconnection entre les revendications de l'ASSÉ et certains principes qui y sont respecté? Si c'est le cas, je le crois aussi. N'est-ce pas un peu l'appannage de la démocratie justement de créer des puzzles structurels? Autrement, c'est dans des contextes où la société est davantage polarisée que les organisations deviennent davantage tranchées sur leurs stratégies.
Et pour répondre à Duque, je ne suis pas tranché sur la question d'une compensation matérielle pour permettre la survie des membres d'un exécutif. Toutefois, je doute que cette compensation doivent tirer sa source de l'État.