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L'université s'adresse à la Cour pour mettre fin au débrayage

Martin Croteau
La Presse

L'UQAM prend les grands moyens pour mettre fin au débrayage de ses associations étudiantes. L'institution d'adressera aux tribunaux, ce matin, pour les empêcher de nuire à une réunion qui permettra à l'administration d'imposer le retour en classe.

L'université demandera cette injonction interlocutoire après qu'une centaine de manifestants eurent occupé le pavillon Athanase-David, hier. Leur présence dans le corridor a empêché les administrateurs de se réunir pour adopter des mesures qui pénaliseront les étudiants qui resteront en grève à partir de la semaine prochaine.

L'affrontement d'hier matin, qui a pris fin juste avant l'intervention de l'escouade tactique, s'est soldé par le saccage d'un corridor et le vol de meubles. Les dirigeants accusent les étudiants d'avoir agressé des gardiens de sécurité. La police a ouvert une enquête.

Les administrateurs s'adressent à la Cour pour assurer le bon déroulement de la rencontre, qui a été reportée à mardi. La mesure vise une trentaine de leaders étudiants, qui devraient comparaître au palais de justice ce matin.

«C'est une mesure assez drastique, convient le porte-parole de l'UQAM, Daniel Hébert. Mais avec le climat dans lequel on se retrouve, on ne peut plus avoir accès à nos locaux et que d'importantes réunions doivent se tenir.»

Les étudiants se disent outrés par cette mesure exceptionnelle.

«C'est une mesure jamais vue à ma connaissance, dénonce Simon Tremblay-Pepin, l'un des deux représentants étudiants au conseil d'administration de l'UQAM. C'est surprenant qu'une administration refuse de négocier avec des associations en grève et s'adresse directement aux tribunaux.»

Au fait, est-ce possible de saccager un corridor?

Étymologiquement, oui. C'est à la limite d'un mauvais usage mais c'est possible, quoique étrangement formulé, ça c'est sûr­. C'est surtout que cela ne représente rien: un corridor peut faire 2 mètres comme 250, être richement meublé ou dénué de tout meuble hormis un téléphone et un babillard, etc. Il s'agit d'un espace, d'un lieu donc il est possible d'en faire le saccage mais comme il n'évoque rien, son utilisation - sans précisions supplémentaires - est pour le moins floue. Il demeure que l'on ne s'attend pas à mieux de la part de la Cyber Épaisse, où le niveau de rigueur journalistique frôle le néant absolu, à mesure que l'on se dirige vers de la pure propagande patronale et gouvernementale, sans traitrement.