[SVP diffusez!!]
12 raisons de descendre dans les rues de Montréal-Nord
[Personne n'est illégal Montréal]
Rappel: le point de départ de la manifestation est le Parc Pilon, coin Henri-Bourassa et Pie-IX, à 14h ce SAMEDI le 11 OCTOBRE.
Ce samedi à 14 h, une foule diversifiée, représentant plusieurs segments de la population et des groupes populaires de Montréal, se rassemblera au Parc Pilon de Montréal-Nord pour dénoncer la brutalité policière, et ce, dans le cadre d’une manifestation à caractère familial. Cette manifestation revêt une très grande importance pour tous ceux et toutes celles qui luttent au quotidien CONTRE la pauvreté, le racisme et la brutalité policière, et POUR l’autonomie, l’organisation populaire, la justice et la dignité.
Cette mobilisation survient seulement deux mois après le meurtre de Fredy Villanueva à Montréal-Nord, un an après la mort par taser de Quilem Registre à Saint-Michel, et un peu moins de trois ans après la mort (toujours inexpliquée) d’Anas Bennis à Côte-des-Neiges. Elle survient par ailleurs dans un contexte où 43 personnes ont été tuées, par balle, électrocution ou bastonnade, par la police de Montréal au cours des 21 dernières années.
Les groupes et individus qui organisent la manifestation de samedi portent trois revendications principales: 1) une enquête publique et indépendante sur la mort de Fredy Villanueva; 2) la fin du profilage racial, des abus et de l'impunité policière; et 3) la reconnaissance du principe selon lequel tant qu'il y aura des inégalités économiques, il y aura de l'insécurité sociale.
Voici douze raisons de plus de descendre dans la rue ce samedi pour manifester. Veuillez publier ce texte et le distribuer largement, et faites tout ce que vous pouvez, AUJOURD’HUI (vendredi), pour encourager le plus grand nombre possible de vos parents, amiEs et connaissances à participer à la manifestation de samedi à Montréal-Nord.
Police partout, justice nulle part!
Douze raisons de descendre dans les rues de Montréal-Nord
1) Briser la peur et l’isolement; 2) Confronter la politique de « diviser pour mieux régner » – 1è partie; 3) Dénoncer et contester les enquêtes policières… sur la police!; 4) Dénoncer les tentatives de la police d’entraver la transparence publique; 5) Dénonçons la diffamation des victimes par la police et les médias; 6) Les 43 raisons; 7) Les émeutes de Montréal-Nord étaient justifiées;
Accommode donc ça!; 9) Confronter la politique de « diviser pour mieux régner » – 2è partie; 10) Dénoncer les « gardiens communautaires » vendus; 11) Soutenons les efforts d’organisation de la base; 12) Pour un pouvoir populaire
Première raison : Briser la peur et l’isolement
Il n’est ni simple ni facile de confronter la brutalité et l’impunité policières. En tant que bras armé de l’État, la police dispose d’un énorme pouvoir. Chacun de leur côté, les individus vivent quotidiennement les abus policiers, la brutalité et le profilage racial, mais ont souvent peur de s’exprimer contre les abus de pouvoir. Quand nous choisissons de le faire, nous ne disposons pas des ressources nécessaires pour affronter efficacement la police et le gouvernement, et nous nous retrouvons marginalisés autant par les groupes dominants que par les « faux jetons » communautaires payés par le gouvernement. La manifestation de samedi est une occasion exceptionnelle de nous rassembler, de défaire collectivement les barrières invisibles entre nous, de briser la peur et l’isolement qui nous étouffent trop souvent, et de nous tenir debout ensemble pour porter des revendications justes et légitimes.
Deuxième raison : Confronter la politique de « diviser pour mieux régner » – 1è partie
Jeudi dernier (le 9 octobre), le Journal de Montréal titrait en manchette « Les agitateurs s’en mêlent ». Cette sortie constitue une tentative à peine voilée, de la part de la police et de leurs alliés au sein des médias capitalistes, de créer une division entre les différents groupes qui se sont unis pour dénoncer la brutalité policière. Le fait est que la police et les représentants du gouvernement craignent l’émergence d’une véritable unité entre les groupes luttant pour la justice sociale sur le terrain et les divers mouvements populaires et communautaires qui se sont réunis pour soutenir les revendications de la manifestation de samedi. Montrons aux bobardiers jaunes du Journal de Montréal, et à leurs amis de la police, que nous refusons d’être divisés.
Troisième raison : Dénoncer et contester les enquêtes policières… sur la police!
Le maire Tremblay, ainsi qu’un assortiment de politiciens et de soi-disant leaders, invite constamment la population à retenir son jugement sur l’affaire Villanueva jusqu’à ce que les résultats de l’enquête soient rendus publics. Mais les enquêtes portant sur des meurtres commis par des policiers sont toujours menées par un autre corps policier. Nous sommes censés faire confiance à la Sûreté de Québec (SQ) pour enquêter de façon impartiale sur la police de Montréal. Il s’agit de la même SQ qui, à plusieurs reprises, hier comme aujourd’hui, s’est avérée corrompue et déloyale : de l’Affaire Matticks, où les policiers furent impliqués dans des activités illégales, aux récentes manifestations à Montebello, où la SQ avait infiltré des agents provocateurs pour ensuite mentir publiquement sur la nature de leur opération. C’est la même SQ qui, il y a quelques jours à peine, n’a pas hésité à employer des gaz lacrymogènes et du poivre de Cayenne pour violemment réprimer une manifestation légitime de quelques dizaines d’Algonquins (y compris des enfants!) à Lac Barrière, dans le Parc de la Vérendrye. Il existe entre les policiers un esprit de « fraternité », similaire à l’omerta qui règne dans la mafia, qui les empêche de traiter et punir justement les méfaits commis par leurs confrères et les incite à se protéger les uns les autres.
Quatrième raison : Dénoncer les tentatives de la police d’entraver la transparence publique
Lorsque des enquêtes un tant soit peu indépendantes sont menées pour faire la lumière sur des meurtres policiers, les flics font tout ce qu’ils peuvent pour les saboter. Près de trois ans après le meurtre de Mohamed Anas Bennis, et après une longue campagne de pression menée par la famille Bennis, une enquête judiciaire a finalement été commandée pour éclaircir les circonstances entourant la mort du jeune homme. Cependant, la Fraternité des policiers et policières du Québec a décidé de poursuivre en justice le coroner et la famille Bennis pour empêcher que l’enquête n’ait lieu. Les policiers, avec leurs avocats grassement payés, ont toujours systématiquement cherché à saboter tous les efforts, même les plus modestes, visant à combattre l’impunité et à les rendre responsables de leurs méfaits.
Cinquième raison : Dénonçons la diffamation des victimes par la police et les médias
Récemment, l’avocat de Giovanni Stante, un agent de la police de Montréal impliqué dans le meurtre de Jean-Pierre Lizotte en 1999, a fait paraître une lettre dans la Presse et la Gazette, dans laquelle il écrivait que Lizotte n’a pas été victime de brutalité policière. L’essentiel de la lettre visait manifestement à salir la réputation de ce dernier. Lizotte n’est plus là pour se défendre, mais cela n’empêche pas les avocats des flics (et les médias) de diffamer des personnes qui ont été tuées par la police. Des qu'en-dira-t-on et des rumeurs ont aussi été utilisés contre d’autres victimes de brutalité policière. La manifestation de samedi est l’occasion de montrer notre solidarité avec ceux qui ont été abattus, puis diffamés par la police.
Sixième raison : Les 43 raisons
Anthony Griffin, Jose Carlos Garcia, Yvon Lafrance, Leslie Presley, Paul McKinnon, Jorge Chavarria-Reyes, Fabien Quienty, Yvan Dugas, Marcellus François, Armand Fernandez, Osmond Fletcher, Trevor Kelly, Yvon Asselin, Richard Barnabé, Paolo Romanelli, Martin Suazo, Philippe Ferraro, Nelson Perreault, Daniel Bélair, Michel Mathurin, Richard Whaley, Yvan Fond-Rouge, Jean-Pierre Lizotte, Luc Aubert, Sébastien McNicoll, Michael Kibbe, Michel Morin, Michel Berniquez, Rohan Wilson, Benoît Richer, Mohamed Anas Bennis, Quilem Registre, Fredy Villaneuva ... et dix autres personnes dont le nom demeure inconnu. Ensemble, ce sont les 43 personnes tuées par la police de Montréal au cours des 21 dernières années. La marche de samedi est dédiée à toutes les victimes et survivantEs de la brutalité policière.
Septième raison : Les émeutes de Montréal-Nord étaient justifiées
La manifestation de samedi sera à caractère familial. Elle permettra à toute sorte de personnes, issues de plusieurs segments de la communauté, de se rassembler pour dénoncer la brutalité policière. Mais cela ne signifie pas que nous devrions éviter de répéter que le soulèvement de la communauté qui a eu lieu suite au meurtre de Fredy Villanueva, en août dernier, était parfaitement justifié. Les politiciens et les médias ont vraiment travaillé fort pour essayer de marquer une division entre les « bons manifestants » (les « gardiens communautaires » qui restent dociles et inoffensifs) et les « mauvais manifestants » (celles et ceux qui passent à l’action directe). La manifestation de samedi est une façon de démontrer clairement notre solidarité avec tous les résidents de Montréal-Nord, y compris les émeutes qui furent une expression justifiée de notre colère et de notre rage collective contre la brutalité policière.
Huitième raison : Accommode donc ça!
Pendant les « débats » xénophobes sur les prétendus accommodements raisonnables au Québec, on a plus ou moins demandé aux immigrants de justifier leur présence au Québec. Un policier de Montréal à même eu l’audace d’enregistrer une chanson (qu’on a pu entendre sur YouTube) invitant les personnes issues de groupes minoritaires à « crisser leur camp » et à « retourner chez eux ». Le soi-disant débat sur les accommodements raisonnables n’a servi qu’à obscurcir les vrais enjeux et à défaire l’unité et la solidarité que nous partageons, en tant que travailleurs et travailleuses, pauvres, immigrants et immigrantes, personnes queer et trans et autres groupes minoritaires, dans la lutte pour une véritable justice sociale. Ce faux débat nous a écarté de la lutte unifiée contre la pauvreté, la précarité, le racisme et le profilage racial. La manifestation de samedi est aussi l’occasion de dire aux éléments racistes et xénophobes de la société québécoise, parfaitement représentés par les flics : Accommodez donc ça! (c.-à-d., allez donc vous faire foutre!)
Neuvième raison: Confronter la politique de « diviser pour mieux régner » – 2è partie
Dans leurs tactiques sales visant à diviser pour régner, les flics ont visité plusieurs organismes communautaires pour leur demander s’ils sont impliqués dans l’organisation de la manifestation. Plusieurs organismes de la communauté se sont clairement positionnés contre les abus policiers, et la réponse du SPVM a été de recourir à l’intimidation et de répandre des ragots pour diaboliser certains manifestants prétendument radicaux. Nous devons dénoncer de telles tactiques policières visant à marginaliser les groupes et individus qui, par principe, s’opposent à l’impunité policière.
Dixième raison : Dénoncer les « gardiens communautaires » vendus
Tous les paliers de gouvernement fournissent des sommes substantielles d’argent à des organismes soi-disant communautaires pour qu’ils soient en mesure d’offrir certains services de base. L’un des principaux « services » de ces organismes est d’agir à titre de « gardiens » de la communauté pour empêcher ou saboter toute forme d’organisation de la base en faveur de la justice. Les soi-disant « tables de concertation » présentes dans plusieurs quartiers de la ville (financées par la Ville de Montréal), ou les coalitions bidon comme « Solidarité Montréal-Nord » (également mise sur pied par la Ville) n’existent en fait que pour noyer le poisson et atténuer le sens des revendications très claires énoncées par les membres de la communauté pour refléter leurs réalités. Ces « gardiens » dociles se refusent à dénoncer clairement le racisme, le profilage racial et la brutalité policière. Ils ont pris un rôle d’avant plan, après la mort de Fredy Villanueva, en dénonçant la « violence » sans jamais, pourtant, dénoncer clairement la violence policière. Ces groupes n’ont aucun problème à s’afficher avec des politiciens comme Marcel Parent, Gérard Tremblay ou Denis Coderre. Ces groupes sont en fait des terreaux fertiles pour les futurs politiciens, tous partis confondus, qui vont poursuivre leur carrière en ce sens et continuer à nous fourrer d’une façon ou d’une autre. La manifestation de samedi est hors de la portée des dociles « gardiens communautaires », et c’est précisément ce qui dérange tellement les flics et les politiciens! Énervons-les encore plus en nous mobilisant en grands nombres!
Onzième raison : Soutenons les efforts d’organisation de la base
Contrairement aux organismes communautaires bidon (financés par le gouvernement) et leurs petits amis politiciens, plusieurs individus et collectifs sont engagés dans divers efforts d’organisation communautaire autonomes, fondés sur les revendications qui ressortent des réalités vécues dans les communautés pauvres et marginalisées. Ce type d’organisation est loin d’être facile. Nous avons peu de ressources et, à travers nos efforts quotidiens pour survivre, il est parfois difficile de trouver le temps nécessaire à la mobilisation. Pourtant, plusieurs réseaux de base, particulièrement Montréal-Nord Républik et Mères et Grand-mères pour la vie et la justice, ont courageusement pris la parole pour dénoncer clairement et ouvertement l’impunité policière.
Douzième raison : Pour un pouvoir populaire
Notre véritable pouvoir réside dans notre capacité à nous unir, à rompre la peur et l’isolement, à nommer notre ennemi commun et à le confronter, unis dans nos convictions pour la justice sociale et la dignité. La manifestation de samedi est vraiment autonome, au-delà de la portée des faux jetons communautaires et des politiciens. Cette manifestation répond directement aux revendications que nous portons et sentons en nous au jour le jour. Cette initiative est un modèle que nous devrions suivre pour continuer à nous organiser ensemble, dans nos communautés et dans l’union de nos diverses communautés. Ce n'est qu'un début ...