Forums de l'ASSÉ

http://www.ledevoir.com/2009/03/14/239339.html a écrit:Recherche - Des étudiants protestent contre les bourses amputées

Clairandrée Cauchy
Édition du samedi 14 et du dimanche 15 mars 2009

L'attribution des fonds des organismes subventionnaires de recherche continue de faire des vagues. Plus de 2000 personnes ont signé depuis deux semaines une pétition dénonçant la décision du Conseil de recherche en sciences naturelles et génie (CRSNG) de restreindre de deux à un an la durée des bourses aux étudiants à la maîtrise.

Auparavant, les bourses de quelque 17 000 $ décernées aux étudiants méritants à la maîtrise l'étaient pour une période de deux ans. Dans la foulée du dernier budget, le CRSNG a décidé de restreindre de deux à un an cette période. On estime qu'environ 400 boursiers seront touchés.

Étudiant au doctorat en écologie à l'Université de Colombie-Britannique et ex-boursier à la maîtrise, Jean-Sébastien Moore s'insurge contre une telle décision. «Cela va forcer les étudiants à la maîtrise à devenir assistants d'enseignement plus rapidement ou à faire davantage de correction. Cela prend beaucoup de temps et on peut alors moins se consacrer à la recherche. En plus d'allonger la durée de la maîtrise, cela va affecter la qualité du travail», déplore M. Moore.

Il a transmis mercredi une pétition de plus de 2000 noms, amassés en seulement deux semaines, au gouvernement conservateur ainsi qu'aux représentants des partis d'opposition.

La Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) dénonce aussi la décision du CRSNG, y voyant une autre «décision à courte vue, éminemment idéologique», du gouvernement fédéral à l'égard de la recherche. «On fait des économies de bouts de chandelle dans les principaux leviers de soutien à la recherche au Canada», critique le président de la FEUQ, David Paradis.

Il faut dire que les trois conseils subventionnaires ont dû absorber des compressions de 148 millions sur trois ans dans leur budget de base. Pour le CRSNG, la compression équivaut à plus de 5 % du budget.

La réduction des bourses de maîtrise en sciences naturelles et en génie s'inscrit dans la foulée d'autres mesures budgétaires qui ont suscité la controverse. Ainsi, le gouvernement fédéral a octroyé en janvier 17,5 millions additionnels au Conseil de recherche en sciences humaines du Canada, mais en exigeant que cette somme soit réservée pour des bourses liées au domaine des affaires. Plusieurs voix se sont élevées dans le domaine de la recherche, dont celle de la Conférence des recteurs et principaux d'universités du Québec, pour dénoncer cette restriction.

À propos de ces 17,5 millions additionnels au Conseil de recherche en sciences humaines du Canada, est-ce que sujet commence faire du bruit sur les différents campus? J'ai lu 2 ou 3 articles sur Cyberpresse, une intervention je crois de la FEUQ, mais c'est tout.

Des nouvelles?

Quartier Libre (UdeM)

Des bourses qui ont le sens des affaires
Sophie-Claudine Desroches

L’an prochain, environ 300 bourses supplémentaires seront accordées aux candidats à la maîtrise et au doctorat. Cette décision du gouvernement fédéral aurait dû être accueillie favorablement par les étudiants et les professeurs des cycles supérieurs, mais elle génère, au contraire, une vague de contestations.



Des professeurs d’un peu partout au pays refusent de transmettre au Conseil de recherche en sciences humaines du Canada (CRSH) les projets de mémoires et de thèses liés au domaine des affaires, contrevenant ainsi à une directive gouvernementale. La consigne faisait suite à l’annonce du gouvernement fédéral de verser 17,5 millions de dollars supplémentaires au CRSH. Le hic, c’est que ces bourses sont réservées exclusivement aux projets qui sont liés au milieu des affaires.

Louise Béliveau, vice-rectrice adjointe aux études supérieures, qualifie de « déplorable » l’allocation de nouvelles bourses vers des domaines ciblés. La doyenne de la Faculté des études supérieures et post-doctorales de l’UdeM suggère en outre de « limiter les interventions gouvernementales qui ont pour objet de restreindre les thématiques de recherche ».

Même son de cloche à l’Association canadienne pour les études supérieures (ACES), où l’on s’inquiète du fait que ces bourses récompensent des champs d’études particuliers, plutôt que des étudiants méritants. Jean-Pierre Gaboury, directeur général de l’ACES, se veut tout de même rassurant. « Le CRSH a promis d’interpréter avec souplesse la condition voulant que le champ d’études relève du milieu des affaires », indique-t-il.

Pour Michel Poitevin, directeur du Département de sciences économiques de l’UdeM, les bourses favorisent la rétention d’étudiants méritants, ce qui est particulièrement vrai dans son secteur d’enseignement. « Dans notre domaine, le poids du marché est considérable. Quand de bons candidats appliquent à l’UdeM, nous avons de la difficulté à les convaincre de venir étudier ici, car les offres qu’ils reçoivent sont souvent plus avantageuses ailleurs. » Selon lui, les nouvelles subventions allouées au milieu des affaires permettraient davantage aux universités canadiennes de rivaliser avec les universités américaines.

MOBILISATION DE LA COMMUNAUTÉ ÉTUDIANTE
David Paradis, président de la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ), s’objecte. « Peu importe que l’interprétation du CRSH soit souple, cela demeure une orientation dirigée », affirme-t-il.

De son côté, Youri Couture, secrétaire aux communications pour l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ), qui représente les intérêts de trois associations étudiantes de l’UdeM, dont ceux des étudiants en sociologie, s’insurge face à cet « exemple flagrant de l’ingérence du privé et de ses intérêts au sein des établissements scolaires ».

Interrogé au sujet d’éventuels moyens de pression, Jonathan Lafontaine, coordonnateur aux affaires externes de la FAÉCUM, déclare que la Fédération protestera par le biais de la FEUQ « afin qu’il y ait une répartition équitable des sommes allouées entre les différents programmes ». Fanny Tremblay-Racicot, vice-présidente à l’externe de l’Association des étudiantes et des étudiants de l’Université Laval inscrits aux études supérieures (AELIÉS), considère pour sa part que les moyens d’actions de son association sont limités. Prenant pour exemple les tentatives infructueuses de l’année dernière pour s’opposer à l’augmentation des frais de scolarité, elle affirme qu’il est « difficile de mobiliser la communauté étudiante ». Reste à voir si la grogne du milieu universitaire forcera le gouvernement conservateur à revenir sur sa décision.

http://quartierlibre.ca/Des-bourses-qui-ont-le-sens-des

Y a d'ailleurs une pétition du NPD sur la question.